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En quelques images et quelques mots, nos impressions sur Taha’a et Raiatea…
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Motu Ceran, île de Taha’a. Les deux îles de Taha’a et Raiatea, assez opposées tant par le relief que par l’esprit, partagent un même lagon. A défaut de plages, de nombreux motus (îlots) s’échelonnent le long de la barrière de corail : beauté simple faite de sable blond, de lagon turquoise, de palmiers ébouriffés de vert, de platiers coralliens cendrés. Du silence mis à part le grondement des vagues à l’assaut de la barrière de récif, et du désert mis à part la vie des crabes, des moustiques, de quelques oiseaux, et sous l’eau celle des poissons.
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Dépression de sud-est sur Raiatea, le maaramu : De telles perturbations sont normales en période de saison sèche. En revanche les phénomènes El Niño perturbent passablement cette année : la saison des pluies s’est prolongée bien au-delà de la normale. La saison sèche démarre elle aussi très en retard, marquée par un alizé instable, des pannes de vent fréquentes, de fortes houles récurrentes, des pluies aussi abondantes qu’inhabituelles. (Site Cyclone Extrême, infos El Niño : http://www.cyclonextreme.com/cyclonenewsNino.htm)
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Haamene (île de Taha’a) : typique village polynésien des îles. Les habitations aux jardins extrêmement fleuris suivent la route côtière qui serpente le long du lagon, et tout de suite derrière, grimpe la montagne et la forêt luxuriante. Des aboiements intimidants fusent des jardins. Au centre, une ou deux épiceries renferment le strict nécessaire. Si le village possède un quai (comme à Tapuamu), s’y arrêtent les navettes Raiatea-Taha’a et les goélettes de transport de marchandises (le Taporo VII, l’Hawaiikinui). On trouve une église un peu plus loin. Un terrain de jeu. Et la vie paisible des habitants.
La fraîcheur du soir pousse les villageois dans la rue. Jeux de pétanque, de volley-ball, observation de la vie qui passe, discussions assis sur un muret. Mais en ce mois de mai, l’animation se fait plus vive : chaque village répète pour le Heiva, les fêtes de juillet. Le spectacle nous captive, nous fascine : grondement des tambours qui résonnent dans la vallée. Déhanchements sensuels des vahinés. Pas guerriers des tane.
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Les enfants de Tapuamu en visite sur Cercamon (île de Taha’a). Ils ont entre 8 et 13 ans. Ils nous adoptent dès le premier jour. Nous emmènent en forêt, nous font découvrir leur nature, leurs fleurs colorées et odorantes, leurs merveilleux fruits. Les rapports sont francs, simples, plein d’humour. Nous traversons de nombreux faapu (jardins) débordant de fruits, et les célèbres plantations de vanille. Générosité touchante : nous revenons à bord chargés de fruits.
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Cultivateur de vanille dans son champ. « L’or noir » est une culture aussi délicate que technique. Taha’a assure les ¾ de la production polynésienne de vanille. Sa qualité et son arôme sont de réputation mondiale.
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Un lagon de toute beauté, sur lequel naviguer est un délice, à l’abri des vagues du large.
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Tahiti Pearl Regata. La TPR au départ d’Uturoa regroupe cette année une trentaine de voiliers. Les courses s’échelonnent sur trois jours, les parcours passent par Raiatea, Taha’a et Huahiné.
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Cercamon au Chantier Naval des Iles-Sous-Le-Vent. Deux semaines de labeur pour des travaux de mécanique, soudure, peinture, antifooling.
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Magnifique panorama au sommet du Mont Tapioi. Il s’élève à 294m derrière Uturoa (île de Raiatea), la capitale des îles-sous-le-vent. Elle abrite quelques milliers d’habitants et son centre s’étale sur deux rues principales.
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Uturoa (vue depuis le motu Ofetaro). Une ville difficilement accessible en voilier : mouillages à proximité peu aisés, et halte au port pénible ou dangereuse par vent d’est à nord. Sous de bonnes conditions, l’escale au port du centre ville est un régal. Avec le supermarché « Champion » juste en face du quai, l’approvisionnement se révèle très simple. On s’endort au milieu des animations discrètes de cette petite ville des îles (à l’exception des week-ends où « la bringue » est assourdissante), on s’éveille avec les clameurs et vrombissements des bateaux de pêche ou des navettes inter-îles.
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Marae Taputapuetea à Raiatea, que l’on nomme aussi l’île sacrée. Il s’agit du plus grand marae de toute la Polynésie, des vestiges archéologiques où se déroulaient les cérémonies rituelles. Aujourd’hui il subsiste des amoncellements de cailloux sombres agencés en vastes plateformes ou s’élevant en murs. Le terrain soigneusement entretenu est parsemé de banians, arbres sacrés.
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Baie de la Faaroa, île de Raiatea. Au fond de la baie coule la rivière Faaroa. Balade en annexe au milieu de la forêt tropicale. Les souvenirs d’Amazonie nous assaillent. L’eau est fraîche, délicieuse : nous nous baignons en famille. Sur le rivage, André travaille dans son faapu, une vaste plantation d’arbres fruitiers (bananes, noix de coco, corossols, goyaves, fruits de la passion, etc) et de racines comme le taro ou l’igname. Il vit un peu plus loin avec sa famille, isolé des autres, travaillant avec ferveur sa terre au quotidien. Il parle de ses croyances (mormon avec des valeurs ancestrales), de médecine traditionnelle, de la chasse au cochon sauvage en solitaire (le pua), des essais nucléaires à Moruroa, de politique indépendantiste. André remplit notre annexe de fruits, dont deux énormes régimes de bananes et de fleurs magnifiques…
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Bien-être, bonheur simple. Oui, c’est cela que nous ressentons à Taha’a. Mais pas tout de suite. Ça ne nous percute pas comme ça. Ça s’apprend peu à peu. Ça se découvre à petits pas. Peut-être avec une certaine réserve au départ. A l’image du polynésien et de sa timidité naturelle. Car sous le sourire et l’accueil chaleureux se cache une âme mystérieuse, insaisissable.
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Petit moussaillon sur son cocotier, motu Miri Miri
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Paysages de Raiatea

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Toutes les photos de Raiatea-Taha’a sont visibles sur Flickr : ICI
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