ARUBA, BONAIRE, CURAÇAO

carte aruba bonaire curacao ARUBA, BONAIRE, CURAÇAO dans 009 - Aruba, Bonaire, Curaçao 2009 150px-Flag_of_Bonaire.svg 150px-Flag_of_Cura%C3%A7ao.svg dans 009 - Aruba, Bonaire, Curaçao 2009 Drapeau d'Aruba

 

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Pourquoi les îles ABC ? Ces trois petites îles hollandaises posées sur la mer des Caraïbes, pourquoi s’y arrêter ? Avant tout parce qu’elles se trouvent sur notre route vers l’Ouest. Nous n’en attendons pas grand-chose. Par ignorance. Nous découvrons en réalité que chacune est pourvue d’un caractère bien à elle. Même si le tourisme est très développé, même si la terre est aride. Aruba, Bonaire et Curaçao : trois îles parcourues en un mois, et une escale qui nous a ravit.

Pour voir toutes nos photos d’escale :

https://get.google.com/albumarchive/104693911248873329852/album/AF1QipMjgplMBD3pF1009WXqLaya2NlDnb9qxK9HRuQa

Ou sur notre album Flickr (Curaçao): https://www.flickr.com/photos/doris-r/albums/72157646196201275

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BONAIRE : dépaysement majeur après le Venezuela

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Paisible navigation depuis les Aves au Venezuela jusqu’à Bonaire

Cercamon est amarré sur bouée au-dessus d’une fascinante géographie sous-marine : pratiquement à la lisière du rivage, les fonds dégringolent à plus de 20 mètres de profondeur. Juste avant de tomber dans les ténèbres, la zone est gavée de flore et de faune subaquatique. Toute la richesse de l’île est là, sous la mer. Et tous les touristes viennent pour ça, pour plonger.

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L’île est plate et petite, 288 km², et sa réserve naturelle au nord regorge de fiers flamands roses. Première capitale au nom biscornu pour des francophones : Kralendijk. La ville s’esquisse en maisons vivement colorées, population affable et spontanée, ambiance décontractée mariée à une rigueur toute hollandaise.

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De retour de la ville, nous nous préparons à retourner dans l’annexe. On nous hèle, en anglais : « Qui êtes-vous, d’où venez-vous ? Sur quel bateau êtes-vous ? ». C’est un homme âgé d’une quarantaine d’années qui nous adresse la parole, un charpentier saisonier originaire du Surinam. Geerdson crève d’envie de visiter pour la première fois de sa vie un voilier. Il monte à bord, excité comme un enfant, tout l’émerveille. Le temps d’une bière, nous échangeons sur nos vies respectives. Puis il repart à la nage, comblé.

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Des contrôles militaires assidus

Avec des voisins aussi suspicieux que le Venezuela et la Colombie, les gardes côtes effectuent des contrôles sans relâche. Entre Bonaire et Curaçao, un hélicoptère nous rase, nous photographie : nous voilà fichés.

Escale à CURAÇAO

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Une quarantaine de milles (70 km) séparent Bonaire de sa voisine, Curaçao. L’entrée de la baie de Spanish Water est si difficile à cerner depuis le large que nous passons une première fois devant sans rien voir. Nous finissons par entrer dans une anse bordée de mangrove et de fabuleuses villas de luxe. Curaçao comme Aruba sont des paradis fiscaux. Les bras de mer partent dans tous les sens, des centaines de voiliers les ont colonisés.

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Un rencontre très attendue

Spanish Water est un mouillage social. Nous retrouvons plusieurs amis, faisons connaissance avec d’autres.

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Avec les équipages de Maluco et Youyou

Et puis ce sont des retrouvailles d’émotion avec l’équipage de New Life. Il y a sept ans, alors que nous étions sans bateau, mais en train d’économiser avec obstination pour partir, un magazine suisse, l’Illustré, avait publié un article sur cette famille vaudoise. Après avoir rénové pendant 13 ans une coque en acier dénudée, ils préparaient leur départ en mer depuis le lac Léman. Ils nous avaient reçus avec chaleur, répondant patiemment à nos multiples questions de novices. Et sept ans plus tard… nous les retrouvons ici, à Curaçao ! Les soirées passionnées se poursuivent à bord de New Life, sous les Tropiques cette fois-ci !

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Patricia, Thierry et Marvin sur New Life

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Cercamon au mouillage très fréquenté de Spanish Water

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Eduardo, le peintre cap-hornier

Les New Life nous présentent leur ami, Eduardo. L’homme est simple, discret, et pourtant dégage toute une aura. Il ne parle de lui que si on l’interroge. Ce navigateur solitaire de 76 ans est argentin, a passé 14 fois le Cap Horn, a exercé longtemps comme photoreporter notoire, et vit actuellement de sa passion, la peinture. Toiles, pinceaux et pots de peinture s’entassent dans son petit bateau Samsara. Avec joie, il nous dévoile ses œuvres. Quel talent. Nullement entravé par ses trois moignons de doigts, dont les extrémités ont gelé en Alaska.

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Eduardo aime profondément la mer. Il a faillit ne plus pouvoir jamais naviguer. Il y a six ans, son voilier est entré en collision avec un cargo aux Antilles, il en a perdu son mât. Eduardo vit si simplement que les frais de réparation dépassaient son budget. Il a stagné pendant deux ans à Curaçao, jusqu’à ce qu’un formidable élan de solidarité anime le mouillage, dont faisait bien sûr partie New Life. En adaptant le mât d’une épave à Samsara, les navigateurs offraient une nouvelle vie au bateau mais surtout à son capitaine, ému jusqu’à ses tréfonds.

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Un inhabituel babysitting

Autre rencontre, avec Sully. Auprès de lui, nous nous transformons en babysitteurs. Le bambin est colossal : quatre cents kilos pour quatre mètres de long. Ce bébé globicéphale s’est échoué il y a trois mois sur les côtes de l’île où il a été soigné. Chaque matin, il se défoule en mer, à la suite du bateau conduit par l’homme qui le nourrit.

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Puis il revient dans un bassin attenant à un hôtel. Sully patiente qu’un banc de baleines-pilote passe dans la région pour s’y greffer. Des bénévoles se relayent 24 heures sur 24 autour de lui. Nous veillons sur ce bébé à la peau grise et luisante, tantôt calme, tantôt joueur, tantôt câlin. Il faut alors le frotter de tout son long avec un balai-brosse, imitant le contact entre ces mammifères. L’animal frétille, en redemande, que d’émotions !

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A 5 mètres de profondeur sous la surface de Spanish Water sommeille l’épave d’un bateau-pilote

Willemstad, capitale bariolée

Des services de bus gratuits desservent régulièrement le mouillage pour aller jusqu’en ville. Deuxième nom ardu : Willemstad. Les formalités d’entrée, et plus tard de sortie, sont strictes, il faut visiter trois instances. Mais tout est gratuit.

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La ville s’organise autour du canal qui la sépare en deux. Deux ponts la relient, celui de la Reine Emma est le plus fréquenté. Il bascule pour laisser passer esquifs comme cargos.

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Sur le cours d’eau reposent des lanchas vénézuéliennes. Les commerçants et leurs produits accaparent tout le trottoir, créant un marché plein de charme, aux prix avantageux. Car les îles ABC sont onéreuses par rapport à l’Amérique du sud.

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Alex, avec sa sympathie, ses sourires, et ses fruits supplémentaires glissés dans le sac, nous fidélise. Si l’on devait dessiner LE vénézuélien typique, ça serait lui : il est fait tout d’un bloc, un cigare fiché au coin de lèvres.

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Midi approche. À la suite des curaçaoans, nous entrons dans une grande et haute bâtisse pastel, les murs sont des lattes de bois formant des losanges ajourés. La cantine populaire résonne du bruit des casseroles, des multiples va-et-vient, du brouhaha distillé par des gens de tous milieux sociaux. Les dames s’activent aux cuisines, leurs plats sont aussi copieux qu’exquis.

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Une langue multiethnique

Aux ABC on parle le papiamento, en plus d’être polyglotte. Le papiamento est un créole à base de néerlandais, d’espagnol, de portugais et e langues africaines, issu des esclaves. Ces derniers ont été importés par milliers sur l’île entre le 17e et 19e siècle. La population actuelle n’est pas seulement d’origine africaine, des dizaines d’ethnies la composent, dont un nombre non négligeable de juifs ayant fui l’Europe.

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Mais les premiers habitants des trois îles furent les indiens, décimés à l’arrivée des espagnols dès 1499. Après un peu plus d’un siècle, les ABC passaient aux mains des Hollandais, une colonisation reprise transitoirement par français et britanniques. Aujourd’hui la plus grande et la plus peuplée des trois îles est un territoire autonome du Royaume des Pays-Bas. Les petites voisines, Bonaire et Aruba, ont chacune des statuts encore différents.

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Navigation orageuse

Nous quittons l’île à la liqueur bleue. A tribord, la mer est enfoncée dans la nuit, à bâbord, Willemstad resplendit de lumières. Le pont autoroutier dessine des traînées rouges et blanches, la raffinerie crache des flammes d’un jaune éblouissant à une cadence régulière. Puis l’île disparaît dans l’obscurité. Une escadrille de méduses est maintenant suspendue dans le ciel, corps sombres, cotonneux et mystérieux, filaments en rideaux de pluie. Certaines s’estompent, d’autres se superposent, se renforcent, avancent et noient Cercamon dans un tunnel d’obscurité, de vent, de pluie. Il faut tangonner le génois ou le détangonner, rester à l’affût, corriger le cap. Aruba se profile après 80 milles (150 km).

ARUBA, île rococo

Drapeau d'Aruba

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Jamais nous n’avons connu un lieu comme Aruba. Une île-loisirs, île-jouet, entièrement dédiée au tourisme. Troisième nom difficilement prononçable : Oranjestad. Deux immenses paquebots de croisière accostent quotidiennement, une vingtaine d’avions atterrissent chaque jour, des navettes sillonnent sans relâche le plan d’eau, des flots de touristes se déversent dans la ville.

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Mouillage sous les atterrissages de dizaines d’avions quotidiens

La cité évoque un dessert profusément crémeux, vaguement écœurant, avec ses maisons roses comme des gâteaux. Des boutiques-souvenirs, de luxe et d’électronique déroulent tapis rouge pour ces précieux visiteurs.

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L’accueil de l’étranger sur Aruba est toujours affable. Des gens heureux comme en témoigne leurs plaques d’immatriculation :

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Les habitants vivent au verso de la ville en carton-pâte, loin des décorations baroques.

Un mât fragilisé

Régis monte en haut du mât pour une simple vérification du gréement. Surprise : l’embout supérieur de l’étai est profondément entaillé ! Autrement dit, le mât maintenu par les haubans est fragilisé par la mauvaise tenue de l’un d’eux, le plus sollicité à cause de l’enrouleur de génois. Aruba est une escale pour vacanciers terrestres, mais non marins. Impossible d’imaginer ici une réparation valable. Régis renforce la partie fragilisée sous des écrous, et solidifie le mât avec l’étai largable mis à poste. Ça devrait tenir, même pour le type de navigation qui nous attend.

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Fixation solidifiée de l’étai largable

Chaque jour, nous prenons la météo. Les 400 milles (740 km) qui séparent Aruba de Carthagène traversent une zone ardue pour la navigation, surnommée le « Cap Horn des Caraïbes ». Mi-novembre, toutes les conditions sont réunies pour partir sereinement. Mais comment se déroulera la navigation sur ce parcours du combattant ? Le mât tiendra-t-il le coup ?

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